Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la stimulation galvanique vestibulaire…sans jamais oser le demander !

06 juin 2025 par Super Administrateur [TheChamp-Sharing]
La stimulation galvanique vestibulaire (GVS), c’est l’art d’explorer notre sens de l’équilibre… avec un peu d’électricité ! En appliquant de faibles courants électriques derrière les oreilles, cette méthode permet d’activer artificiellement le système vestibulaire, sans aucun mouvement réel de la tête. Situé au niveau de l’oreille interne, ce système sensoriel est composé de trois canaux semi circulaires et des organes otolithiques ; qui détectent les rotations et les accélérations de la tête. La GVS permet ainsi de stimuler directement cet organe sensible aux mouvements, tout en maintenant le sujet parfaitement immobile.

La stimulation galvanique vestibulaire (GVS), c’est l’art d’explorer notre sens de l’équilibre… avec un peu d’électricité ! En appliquant de faibles courants électriques derrière les oreilles, cette méthode permet d’activer artificiellement le système vestibulaire, sans aucun mouvement réel de la tête. Situé au niveau de l’oreille interne, ce système sensoriel est composé de trois canaux semi circulaires et des organes otolithiques ; qui détectent les rotations et les accélérations de la tête. La GVS permet ainsi de stimuler directement cet organe sensible aux mouvements, tout en maintenant le sujet parfaitement immobile.

Dans cette revue publiée dans Experimental Brain Research, les auteurs (Sarah Marchand, Alba Langlade, Quentin Legois, Alexandra Séverac Cauquil) proposent une synthèse large et actualisée de ce champ en pleine expansion, des fondements historiques aux usages cliniques les plus récents. Voici ce qu’on y découvre :

  • Tout est une question de polarité : En GVS, tout dépend de l’endroit où l’on place les électrodes. En configuration classique, on met une cathode d’un côté (qui excite) et une anode de l’autre (qui inhibe). Le cerveau interprète ce déséquilibre comme un mouvement… qu’on ne fait pas vraiment ! Selon la position des électrodes (mastoïdes, nuque, front), les effets varient : de quoi explorer le système vestibulaire sous toutes ses coutures.
  • Le corps à l’écoute du courant électrique : la GVS fait pencher le corps vers l’anode. Cette inclinaison, loin d’être aléatoire, révèle comment le cerveau intègre les signaux vestibulaires avec la vision et la proprioception pour maintenir l’équilibre. Les réponses posturales varient selon la position de la tête, le type de stimulation, ou encore les interactions multisensorielles.
  • Des yeux qui répondent au courant : les yeux réagissent aussi ! Torsion oculaire, déviation horizontale, mouvements verticaux subtils… Ces réponses permettent d’identifier les structures vestibulaires sollicitées (canaux, otolithes) et apportent un éclairage précis sur les circuits vestibulo-oculaires.
  • Un cerveau qui intègre pour mieux percevoir : IRMf et fNIRS montrent que la GVS active de nombreuses régions du cortex cérébral (insula, cortex pariétal, aire hMT+, etc.), souvent partagées avec le traitement visuel du mouvement.
  • Bouger sans bouger : la GVS peut induire de vraies illusions de mouvement, même en étant immobile. Sensation de rotation, de translation, ou perturbation de la perception de l’environnement : la stimulation permet d’explorer les mécanismes du mouvement de soi et leur interaction avec la posture réelle.
  • Quand le courant soigne : encore principalement utilisée en recherche, la GVS suscite un intérêt croissant dans le champ de la rééducation. Utilisée pour rééduquer l’équilibre après un AVC, dans les troubles vestibulaires ou les maladies neurodégénératives, elle agit comme une sorte de « réveil sensoriel ». En particulier, les stimulations dites “noisy” (nGVS), de très faible intensité et à bruit aléatoire, améliorent la stabilité posturale en amplifiant les signaux faibles du système vestibulaire. Une piste prometteuse pour soutenir la plasticité cérébrale et la réadaptation sensorimotrice.

En résumé, la stimulation galvanique vestibulaire, technique centenaire mais plus actuelle que jamais, s’impose comme un outil précieux pour explorer les liens entre équilibre, perception et activité cérébrale. Entre illusions sensorielles, activations corticales et promesses cliniques, elle révèle toute la richesse de notre système vestibulaire… Bref, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la GVS sans jamais oser le demander, vous le trouverez dans cette revue !

Lien vers la revue : https://link.springer.com/article/10.1007/s00221-025-07079-8

Figure : Comment placer les électrodes ? Deux configurations classiques de stimulation galvanique vestibulaire
A.
Montage binaural bipolaire : une électrode de chaque côté de la tête, derrière les oreilles.
B. Montage monaural : une électrode derrière une oreille, l’autre sur le cou, le front ou l’avant-bras.